LE VILLAGE

Situé dans la vallée de la Sensée, ce petit village, groupé autour d’une rue annulaire, doit son charme à un superbe environnement. D’un côté la plaine agricole de l’Ostrevent offre aux randonneurs ses chemins à travers champs et coteaux, de l’autre les marais sont le paradis des chasseurs à la hutte, des pêcheurs et de tous les amoureux de la nature.

HISTOIRE

Une population d’agriculteurs – éleveurs sédentaires s’était établie le long de la Sensée dés la fin du Néolithique ou au début de l’âge du Bronze (2100 – 1500 avant J.C), époque où elle éleva des mégalithes parmi lesquels le dolmen d’Hamel.

Le nom du village est déjà écrit sous sa forme actuelle dans des actes de 1127 et 1139. Le Philologue gantois Maurice Gysseling propose une origine « hamma », un mot qui, en vieux néerlandais, désignait une bande de terre en zone inondable. Malgré la vraisemblance topographique, puisque le terroir d’Hamel s’avance dans les marais de la Sensée, il faut lui préférer le sens de « hameau », qui en vieux français se disait « hamel » parce que longtemps le village n’a été qu’un écart dépendant d’Estrées, sous les rapports civil et religieux.

Les évènements les plus marquants, survenus sous l’Ancien Régime se rapportent à l’occupation par des troupes vivant sur le pays. Ainsi, en 1595, trois régiments allemands, basés à Arleux, commirent les pires exactions, emportèrent les récoltes tandis que des Napolitains incendièrent le village d’Hamel où ils avaient logé. En 1654, les soldats français brûlèrent l’église parce que les habitants leur avaient résisté. Un autre incendie, qui se déclara dans la nuit du 8 septembre 1749 ravagea 25 maisons du village.

Source de conflits récurrents avec les villages voisins d’Arleux et de Lécluse, les marais de la Sensée permettaient aux habitants d’Hamel d’y faire paître leur bestiaux et d’y extraire la tourbe qui, avant la découverte du charbon de terre en 1720 à Fresnes sur Escaut, était un combustible apprécié. Le partage du marais d’Hamel en portions ménagères, à partir de 1777, réduira considérablement les possibilités d’élevage. Le lin se cultivait aussi à Hamel depuis longtemps grâce aux marais qui permettaient d’effectuer l’opération du rouissage.

La terrible épidémie de choléra de 1849 provoqua 56 décès dans la commune. Pendant la Première Guerre Mondiale, l’envahisseur allemand exigea de lourdes contributions de guerre en menaçant de prendre en otage le maire et cinq notables. La population d’Hamel fut évacuée le 15 avril 1917 vers la Belgique et ne rejoignit la zone libre, via la Suisse, qu’un an plus tard. A leur retour les habitants trouvèrent leur village dévasté : de nombreuses maisons étaient en ruines, l’église fort endommagée. La mairie et l’école, complètement détruites, s’établiront provisoirement dans des baraquements jusqu’à leur reconstruction en 1923, grâce aux dommages de guerre.

PATRIMOINE

Situé dans un petit bois couvrant le sommet d’un coteau, sur la rive gauche de la rivière, le dolmen d’Hamel domine les marais de la Sensée qui s’étendent en direction de Lécluse. Il s’agit d’une grande table de grés de forme approximativement pentagonale (dont les dimensions sont de 3,10 m au plus et 2,40m au moins sur environ 0,40 m d’epaisseur), reposant sur deux pierres plates, dressées en vis-à-vis. Victime d’une tentative avortée d’enlèvement, lors du défrichement du bois vers 1830, la table bascula. Le mégalithe fut relevé, avant 1939, de manière fantaisiste si l’on en juge par une description de 1805 : la table était alors portée par quatre supports, les pierres formant deux lignes parallèles et était fermée au nord par une cinquième pierre. Actuellement on ne compte plus que deux supports tandis que deux autres pierres gisent, l’une sous la table et l’autre près du monument.
Les environs du mégalithe partagent son caractère mystérieux, voire maléfique puisque la source qui coule au pied du coteau est nommée « Cuisine des fées » et que le bois où il se trouve se serait jadis appelé « Bois de Saturne », corruption de Satan.
Le Dolmen d’Hamel a été classé Monument Historique en 1887.

Comme l’église-mère d’Estrées, dont elle relevait initialement, la chapelle d’Hamel fut dédiée à Saint Sarre, un obscur confesseur du VII siècle patron de Lambres les Douai, où il aurait été pasteur. L’église, représentée dans les albums de Croÿ, vers 1603, a subi par la suite différentes réfections. Ainsi son chœur, ruiné en 1654, a été relevé en 1662 et la tour ainsi que sa flèche ont été reconstruites au début du XVIIIème siècle. Le clocher fut encore réparé en 1816 et un nouveau pavage en pierre bleue était posé en 1850. Mais il ne subsiste rien de tout cela puisque l’église ancienne, gravement endommagée pendant la Première Guerre Mondiale, a été entièrement reconstruite entre 1927 et 1930. Des édifices précédents, elle n’a conservé que le plan, caractérisé par une nef unique, un chœur profond mais étroit dont l’entrée est marquée par un arc ogival et une pierre portant le millésime 1701, au dessus du porche. Dans le sanctuaire, on peut admirer un christ en croix du XVIIIème siècle, deux statues du XIXème, malheureusement badigeonnées de blanc, figurant Saint Eloi, patron des paysans et saint Roch, invoqué lors des épidémies une statue de la vierge à l’enfant, dorée du XVIIIème siècle et le Christ au Jardin des Oliviers, une toile de M.Lefebvre (1891). Deux chapiteaux en grès, du XVIème siècle, probablement récupérés lors de la démolition de l’église précédente, font office de fonts baptismaux.
Le seul souvenir qui subsiste des seigneurs d’Hamel est la croix armoriée qui se dresse sur la place Jean Sovet. Elle fut dressée en 1619 à la mémoire de Barbe Habarcq, dame de Savye, décédée l’année précédente, comme l’attestent les blasons des familles de Habarcq et de Waziers-Wavrin sculptées respectivement à gauche et à droite du monogramme « JHS », abréviation de « Jhésus ». Cette croix de grès, haute de 3,45 mètres, est classée Monument Historique depuis 1933. Elle aurait peut être succédé à une croix plus ancienne, mentionnée dans des documents du début du XVIème siècle.
Située à côté de la Croix armoriée, la chapelle Notre-Dame de Bonsecours a été reconstruite après sa destruction pendant la guerre 14 – 18. Apparu au XVIIème siècle à Peruwelz (Belgique), le culte de Notre Dame de Bonsecours, invoqué contre les mauvais sorts jetés, est trés répandu dans la région.
Le Calvaire qui se dresse au bout de la rue Martial Detournay a été béni en 1934. Il a succédé à un précédent calvaire, inauguré en 1887 et vraisemblablement détérioré pendant la Première Guerre Mondiale.
La Chapelle Notre-Dame de Lourdes, qui existait déjà en 1866, est incorporée au rez-de-chaussée de l’habitation située au n°26 de la rue de la Croix. Une niche, dédiée à Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, est encastrée dans le mur de clôture de la ferme sise au n°100 de la rue Martial Detournay.

TRADITIONS

La ducasse qui se déroulait auparavant le 1er dimanche de septembre, a été avancée en 1926 au troisième dimanche de juin afin d’éviter la concurrence d’autres fêtes organisées aux environs.

La commune vient de rééditer l’ouvrage de Serge Dormard « Hamel, Histoire économique et sociale d’un village du douaisis ». Serge Dormard, professeur à l’université de Lille1 est aussi membre de la commission historique du Nord. Il est aussi membre du cercle généalogique de Douai dont il a été longtemps le président.

Ecrire L’Histoire d’une commune n’est pas facile surtout lorsque cette Commune est modeste tant par sa taille que par le rôle qu’elle a joué au cours du temps, surtout également lorsqu’on veut effectuer un véritable travail d’historien. Il a fallu à Serge Dormard beaucoup de patience, de ténacité et de méthode pour trouver les documents nécessaires à l’élaboration de ce livre.
Une tâche lourde menée avec succès qui offre 284 pages à lire aux habitants d’Hamel car c’est leur propre histoire, mais aussi à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire locale.
Un véritable document qui n’est pas un recueil d’anecdotes mais l’aboutissement de plusieurs années de travail menées scientifiquement.
Un livre qui représente un élément important de l’enrichissement de notre patrimoine culturel.

Ce livre ne concerne pas que la seule histoire d’Hamel. Une grande partie de ce qui est écrit est vrai pour la plupart des villages du Nord qui ont connu les mêmes problèmes et les mêmes évolutions. Ce livre extrêmement documenté va de la préhistoire au XXéme siècle.

Le Cercle Historique de Val de Scarpe s’est appliqué à recenser et analyser l’ensemble du petit patrimoine religieux de la région d’Arleux et a retranscrit son travail dans un grand ouvrage intitulé « Chapelles et Calvaires de la Région d’Arleux ». Cette ouvrage a été édité par le SIRA et rédigé par le Cercle Historique du Val de Scarpe sous la responsabilité de Monsieur Jean Claude Bulté.

Les édifices, replacés dans leur contexte historique et sociologique, sont décortiqués : mobilier , architecture, spécialité des saints qu’ils abritent, localisation,… Le lecteur, sensibilisé à la conservation de ce patrimoine, devient incollable sur les chapelles, calvaires et autres oratoires éparpillés sur le territoire de l’Ostrevent & la Sensée.

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